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À signer... Education et formation Fribourg

Mille signatures pour une Uni plurielle

2013-05-14 10.42.13

Nous publions ci-dessous un article paru sur le journal LA LIBERTÉ, en date 15 mai 2013, concernant « le débat » sur l’avant-projet de loi universitaire à Fribourg. Plusieurs étudiant·e·s, organisé·e·s au sein du « Groupe pour une Université démocratique, plurielle et égalitaire », ont déposés à la Chancellerie d’Etat une pétition qui revendique l’intégration de cinq principes fondamentaux sur lesquels la loi universitaire fribourgeoise doit se baser. (Cercle La brèche)

Par Marc-Roland Zoellig*

Les 1040 signataires d’une pétition déposée hier matin à la Chancellerie d’Etat ne se reconnaissent pas dans l’esprit de l’avant-projet de loi sur l’université mis en consultation, l’été dernier, par le Conseil d’Etat fribourgeois. Etudiants et membres du personnel académique, ils dénoncent un texte qui favoriserait, sous couvert d’autonomisation de l’Alma mater par rapport à l’Etat, sa soumission aux «exigences du marché».

Les auteurs de la pétition, réunis au sein d’un «Comité des étudiant(e)s pour une université démocratique, plurielle et égalitaire», estiment qu’une telle évolution menacerait la «diversité de l’enseignement et de la recherche ainsi que l’accès à l’université pour toutes et tous».

Adressé au Conseil d’Etat et au Grand Conseil, leur texte demande une modification de l’avant-projet de loi. Devraient y figurer, selon eux, une garantie du financement public de l’université, un renforcement du rôle du sénat comme instance démocratique et représentative de l’ensemble de l’Alma mater, l’introduction dans la loi de dispositions interdisant les conflits d’intérêts entre l’université et les pouvoirs économiques, une garantie de la liberté d’expression et de recherche au sein de l’université, et l’accès aux études pour toutes et tous, suisses et étrangers.

Le comité estudiantin regrette, au passage, l’absence d’un véritable débat démocratique lors de l’élaboration de l’avant-projet de loi, entamé en 2007 déjà. Il affirme avoir reçu le «soutien formel» de plusieurs «Fachschaften» (celles d’italien, d’espagnol et d’anthropologie sociale) et d’autres organisations telles que le Cercle étudiant la Brèche – qui s’est d’ailleurs fendu d’un argumentaire d’une vingtaine de pages développant sensiblement les mêmes thèmes que les pétitionnaires – et la Gauche anticapitaliste.

Le contexte actuel d’économies et l’accroissement du pouvoir du rectorat (voulu par la réforme) pourrait conduire, selon les opposants à l’avant-projet de loi, à la suppression de branches «non rentables» ou àl’augmentation des taxes d’étude.

 *Journaliste LA LIBERTÉ

Communiqué de presse du « Groupe pour une Université démocratique, plurielle et égalitaire » (14.05.2013 – Fribourg)

Au cours du semestre précédent, un groupe d’étudiant-e-s de l’Université de Fribourg s’est réuni plusieurs fois pour discuter de la révision de loi sur l’Université de Fribourg en cours et, plus en général, des politiques d’éducation supérieure en Suisse. En constatant l’absence d’un débat ouvert et participatif au sein de la communauté universitaire et de la société fribourgeoise, nous avons lancés une pétition « pour une Université démocratique, plurielle et égalitaire » (voir ci-joint) qui a déjà récolté plus de 1000 signatures parmi les étudiant-e-s et le personnel académique.

La pétition poursuit principalement deux objectifs. Premièrement, nous voulons nous opposer fermement à cette révision de loi qui s’inscrit dans un contexte international de politiques néolibérales de l’éducation axées sur une logique marchande et profondément anti-démocratique des instituts universitaires. Ces politiques sont par ailleurs à la base d’une augmentation générale des frais de scolarité qui n’épargne pas la Suisse. Il suffit de constater la volonté d’augmenter les taxes dans les Ecoles polytechniques fédérales (EPF) de Lausanne et de Zurich à partir de 2015. Pour ces raisons, nous proposons cinq principes concernant l’organisation de l’enseignement supérieur sur lesquels devrait se fonder une politique universitaire. Deuxièmement, la pétition est utilisée afin d’informer les étudiants et les membres de la communauté universitaire des changements en cours. En effet, les stands de récolte de signatures que nous avons organisés ont permis d’entrer en contact avec beaucoup de gens : étudiant-e-s, personnel académique, professeurs, assistants. La pétition a reçu le soutien formel des différents Fachschaften, celle d’Italien, d’Espagnole et d’Anthropologie sociale ainsi que le soutien des autres organisations telles que le Cercle la brèche et la Gauche Anticapitaliste.

Pour conclure, nous estimons qu’il est temps qu’un débat large et démocratique autour d’un autre modèle d’organisation de l’enseignement supérieur, axés sur la participation démocratique du corps universitaire (et de la société en général) et sur l’accès égalitaire à l’enseignement supérieur, ait lieu en Suisse. Nous espérons que les destinataires de la pétition, Conseil d’Etat et Grand Conseil, prennent ces arguments au sérieux !

Comité des étudiant-e-s pour une université démocratique, plurielle et égalitaire.