Par le Cercle la brèche
Un groupe indépendant d’étudiant·e·s, auquel se sont associé·e·s par ailleurs plusieurs activistes du Cercle La brèche, s’est constitué à Fribourg durant le semestre d’hiver 2012, dans le but de s’opposer à la nouvelle loi cantonale censée régir l’institution universitaire durant les années à venir. Il s’agit de la première véritable réaction des étudiant·e·s confronté·e·s à un projet de loi préparé en catimini par un groupe de travail mis en place par le rectorat et le gouvernement cantonal.
Les autorités politiques, toutes bien compactées derrière la directrice de l’éducation publique cantonale, Mme Isabelle Chassot, expliquent que cette nouvelle loi est une étape ultérieure et nécessaire pour rendre l’université plus compétitive et innovante. Il s’agirait donc d’assurer à l’université l’autonomie nécessaire dans un contexte de plus en plus concurrentiel entre hautes écoles.
En réalité, ce projet s’inscrit dans la marchandisation des études que connaissent toutes les hautes écoles supérieures à l’échelle européenne. Derrière des arguments qui se veulent attractifs pour les étudiant·e·s se cachent des réalités bien plus dures: accentuation de la sélection sociale pour accéder à une formation post-grade, hausse des taxes d’inscription par lesquels réguler l’offre académique et l’accès aux études, conséquences néfastes pour les étudiant·e·s contraint·e·s à s’endetter, et remise en question du pluralisme d’opinions et de la liberté académique par une scolarisation accrue des études dont le contenu sera orienté davantage à la satisfaction des besoins du capital.
C’est pour toutes ces raisons que plusieurs étudiant·e·s ont lancé une pétition intitulée: Pour une Université démocratique, plurielle et égalitaire pour revendiquer cinq principes clés à insérer dans cette nouvelle loi. Le texte de la pétition peut être téléchargée sur le blog du Cercle La brèche. La récolte de 1000 signatures par plusieurs stands organisés à l’Université révèle la volonté, partagée notamment par de nombreux étudiant·e·s, assistant·e·s et professeur·e·s, d’ouvrir un débat sur le bien fondé de cette nouvelle loi et plus globalement sur la manière dont l’enseignement supérieur devrait être organisé et structuré aujourd’hui.