À la suite de la publication de l’article « La nomination de la nouvelle rectrice annonce la couleur de la nouvelle loi universitaire », écrit par le Cercle la brèche en date 22 juin 2014 sur ce blog, nous avons reçu deux commentaires. Nous les publions volontiers ci-dessous. À ce propos, par honnêteté politique et éditoriale, nous nous excusons pour l’omission de la citation qu’un débat a été effectivement organisé par l’AGEF (Association Générale des Étudiant·e·s de Fribourg) à l’université le 7 avril 2014. Ce débat, portant sur les trois candidats-recteurs, visait effectivement à élargir la discussion entre les étudiant·e·s, bien que nous n’étions pas invités. Toutefois, nous sommes persuadés que la critique avancée dans le texte du 22 juin à l’AGEF, et plus particulièrement aux autorités universitaires, sur la « non-volonté d’avoir un débat démocratique large et participatif » sur l’avenir de l’université à Fribourg reste bien valable. C’est ce que nous expliquons plus en détail dans cette brève réponse.
Par le Cercle La brèche – Fribourg
Soyons clairs : nous ne pouvons pas être exhaustifs sur la question de la « démocratie » à l’université seulement en quelques lignes. Au contraire, cette thématique mériterait un débat plus ample et sérieux qui tienne compte du rôle de l’université dans la société, de l’enseignement dispensé dans les salles universitaires ou encore de l’activité des associations estudiantines. Nous nous limiterons donc à relever nos désaccords avec les remarques qui nous sont parvenues à propos de l’article publié sur notre blog.
Tout d’abord, nous n’estimons pas utile de répéter les faits et les constats qui nous ont amenés à exprimer des réserves autour du processus de préparation de la nouvelle loi universitaire. Celles et ceux qui ont suivi la démarche ont pu se faire une idée générale des pratiques à l’œuvre, soit à l’université soit sur le plan institutionnel, relevant d’un caractère exclusif, voire antidémocratique, vis-à-vis surtout des personnes les plus concernées, c’est-à-dire les quelque 10’000 étudiants présents à Fribourg et plus généralement de la population du canton. Dans ce cadre, nous avons pu constater, à nouveau, l’intégration de l’AGEF dans ces logiques, à travers sa passivité dans la période qui a précédé la nomination du nouveau recteur le 7 avril 2014, en nous basant sur au moins trois constats : (1) Aucun texte n’a été envoyé aux étudiant·e·s par ses représentants ; (2) Le 28 mars 2014, une semaine avant la conférence-débat, la newsletter de l’AGEF (laquelle est envoyée systématiquement à environ 10’000 étudiant·e·s) ne mentionnait aucun mot du débat entre les candidats-recteurs ; (3) L’événement Facebook d’invitation à ce débat, cité par nos interlocuteurs, n’a été adressé qu’à 200 étudiant·e·s.
Évidemment cette pratique ne dérange pas les autorités universitaires et politiques, car elle prévient toute émergence possible d’oppositions au sein de l’université. Ce n’est pas un hasard que ce cadre soit bien accueilli et promu par le sommet de l’université. Il n’est donc pas surprenant de voir une très faible participation, « une petite poignée d’étudiant·e·s », à la vie de l’association estudiantine. Néanmoins, nous ne partageons pas l’idée que les étudiant·e·s seraient responsables eux-mêmes de leur faible implication dans la vie de l’université, du fait qu’ils seraient paresseux et intéressé·e·s seulement à suivre leur formation. Au contraire, à notre avis ceci est le résultat d’ensemble du fonctionnement de l’UNIFR car les autorités cantonales et universitaires n’accordent aucun poids réel aux avis des étudiants.
En conclusion, nous sommes de l’idée que des organisations qui défendent les intérêts des étudiant·e·s restent indispensables ici à Fribourg comme dans toutes les universités, mais qu’elles doivent se baser sur des principes différents, c’est-à-dire de participation et démocratie directe des étudiants ainsi que d’action, de sorte à créer un espace d’expression pour donner suite aux revendications d’amélioration de vie pour ces derniers. Des outils tels que les tracts à distribuer à l’Université, les pétitions, les séances-conférences ouvertes ainsi que les actions (pouvant prendre la forme de rassemblements, de flashs-mobs, etc.) ne devraient pas être considérés comme subversifs, mais plutôt comme l’expression active d’une démocratie directe. C’est dans cette direction que travaillent les jeunes actifs dans le Cercle La brèche afin d’associer les étudiants pour un travail politique syndical, afin de défendre une autre type d’université. Le travail que nous avons mené, y compris unitaire, dans le cadre de l’opposition à la nouvelle loi universitaire pendant les deux dernières années a mis en évidence à la fois une autre manière de faire politique estudiantine à l’université et le potentiel de radicalisation politique des étudiants à l’université pour la défense active d’autres politiques en matière scolaire. C’est sur ce terrain que nous continuerons notre engagement, en invitant toutes et tous à nous rejoindre.
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Premier commentaire
Pardon? Peut être est-ce ma vue qui me joue des tours ou prétendez-vous vraiment que les étudiants n’ont pas eu voix au chapitre dans cette élection? « Aucun débat »? L’AGEF aurait oublié de transmettre des informations aux étudiants? Remettons l’église au milieu du village.
Premièrement, sachez que l’AGEF a organisé un débat / présentation auxquels étaient conviés tous les candidats au Rectorat (https://www.facebook.com/events/225089984354919/). Si l’on peut parfois reprocher sa mauvaise communication à l’AGEF, rien de tel à signaler pour cet événement pour lequel quantités d’affiches avaient été disposées à l’Université. Le problème n’est pas du coté de l’AGEF mais bien de celui des étudiants, puisque seule une (petite) poignée d’étudiants était présente à cette rencontre. J’étais à ce titre bien étonné que les agitateurs que vous êtes ne soyez pas présent pour – justement – demander des comptes relativement à la nouvelle loi universitaire aux candidats. À tel point que c’est moi même qui ai demandé aux intervenants de se prononcer relativement à cette modification de la loi et également quant au nouveau rôle qu’aurait à jouer le Recteur… Quel dommage que vous ayez raté cela!
Ensuite, sachez que chaque faculté disposait de deux représentants (élus par le Conseil des Étudiants) pour élire le Recteur. Là encore, paradoxe, il manquait de candidats, en particulier pour les Lettres, à tel point que je me suis proposé moi même (étudiant en droit) pour faire en sorte qu’aucun siège des étudiants ne reste vacant. Finalement, des représentants à moitié forcés ont été trouvés mais là encore, où étiez vous? Tous les ordres du jours du CE sont publiés bien à l’avance et vous auriez (largement) été en mesure de vous présenter pour ces postes et pour proposer un débat au Conseil des Étudiants.
Je crois qu’à la Brèche, ça n’est ni la modification de la loi universitaire, ni l’intérêt des étudiants qui vous intéresse. Ce que vous aimez, c’est la révolution, les manifestations, les soulèvements, l’indignation. Vous le prouvez une fois de plus par cet article d’une mauvaise foi crasse qui ne vous fait pas honneur.
Deuxième commentaire
Et si les étudiants allaient voir les PVs en libre accès pour eux des séances du conseil des étudiants … Et si ceux-ci étaient venu au débat organisé par la fameuse organisation des étudiants entre les trois recteurs qui était ouvert à tous, dont les médias estudiantins, mais pas aux médias externes (RTS, …) (cf. https://www.facebook.com/events/225089984354919/?ref=22) … Et si ces même étudiants avaient répondus à l’appel fait pour participer à l’élection et être dans les 10 personnes ayant pu donner leur avis (des étudiants sont élus pour voter durant l’élection, de plus l’un d’entre eux fait parti des scrutateurs.) .. Et si en tant que journaliste, vous écriviez un article critique comportant les faits et non une opinion avec des demis-vérités qui finalement n’ont plus de substances et qui sont finalement mal compris … Et si dans vos sources vous mettiez aussi les informations de l’université, les articles déjà parus pour et contre, les prises de position pour et contre, les documents officiels pour que chacun puisse se faire sa propre idée et surtout avoir un avis critique … Et si … Malheureusement, avec des « Et si » le monde n’ira jamais très loin, ce qui serait parfait serait de ne même pas avoir à les lire …