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En grève France

Soutien aux 150 postières et postiers des Hauts-de-Seine (France) en grève depuis le 26 mars


Par Comité de grève des postiers du 92 et SUD poste 92

150 postières et postiers du département des Hauts-de-Seine (92) sont en grève depuis le 26 mars 2018, ce qui représente 20 % des effectifs. Elles et ils se battent contre les suppressions d’emplois, contre la précarité, contre la répression et contre la déshumanisation du service public postal.

C’est l’autorisation délivrée par la ministre du Travail elle-même de licencier Gaël Qui- rante, secrétaire de SUD Poste 92, qui a déclenché la grève. Cette autorisation a été donnée malgré la reconnaissance par l’inspection du travail de la discrimination syndicale dont fait l’objet Gaël depuis plus de dix ans. C’est donc le licenciement politique particulièrement indigne d’un militant lutte de classe connu et largement soutenu qui a mis le feu aux poudres.

La première raison pour laquelle cette grève dépasse l’enjeu d’un conflit strictement postal: la grève est parvenue à imposer le maintien des interventions de Gaël sur les lieux de travail ainsi que la reconnaissance par La Poste de son statut de représentant syndical et ce malgré son licenciement. C’est une brèche sérieuse dans la capacité pour l’employeur de se débarrasser des militants combatifs quand bon lui semble et de choisir les représentants des travailleurs à leur place.

Les postières et postiers du 92 ont réussi à empêcher la mise en place des plans de suppressions d’emplois depuis plusieurs années. En cas de victoire de la grève, démonstration serait faite qu’il est possible d’appliquer, et pourquoi pas d’étendre à l’échelle nationale, une stratégie qui permet de bloquer les suppressions d’emploi, et ce dans la plus grosse entreprise du pays. En réponse à la grève, un projet de loi a été déposé afin de réduire le droit de grève à La Poste : une preuve que l’entreprise tout comme les politiciens liés à la classe dirigeante prennent le conflit très au sérieux, et ce à l’échelle nationale.

La détermination des grévistes entre en résonance avec la colère d’une grande partie du monde du travail et de la jeunesse. Une colère qui s’est exprimée dans la rue au moment des grèves massives des cheminots et des étudiants lors du printemps dernier. En pleine période estivale, au moment où Macron est en difficulté, une victoire des postiers du 92 contribuerait à déstabiliser la situation en encourageant d’autres secteurs à prendre le chemin de la lutte.

Les grévistes mènent une politique diamétralement opposée à la stratégie des directions syndicales, qui conduisent droit à la défaite en participant à la mascarade obscène du « dialogue social » et en faisant tout pour diviser les résistances dans le temps et dans l’espace. À l’inverse, les postiers du 92 contestent ouvertement le pouvoir de direction de l’employeur. Leur grève est menée de manière auto-organisée : les grévistes décident de la conduite du mouvement dans des assemblées générales quotidiennes et désignent chaque jour un comité de grève chargé de la mise en pratique des décisions. Les grévistes établissent systématiquement des liens avec les autres secteurs professionnels (cheminots, Geodis Calberson, New Look…), avec la jeunesse, mais aussi avec d’autres fronts de lutte contre le racisme, l’oppression des LGBT et contre les violences policières. Des liens précieux pour préparer la nécessaire contre-offensive généralisée du monde du travail qui sera indispensable pour balayer Macron et le monde capitaliste qu’il représente. Si les grévistes obtiennent gain de cause, leur stratégie de lutte de classe et de convergence des luttes en sortira renforcée.

Pour maintenir la grève, les grévistes ont besoin d’argent étant donné que la direction a mis l’ensemble des paies à zéro euro depuis le début du conflit: s’ils ne parviennent pas à remplir suffisamment la caisse de grève, ils ne pourront pas maintenir le mouvement de grève reconductible. La collecte d’argent est plus difficile en ce moment de vacances. C’est pourtant maintenant qu’ils ont besoin de verser de l’argent aux grévistes.

Voilà pourquoi nous nous adressons de manière urgente à l’ensemble des organisations et courants politiques internationaux du mouvement ouvrier et à toute personne prête à sou- tenir cette grève exemplaire pour qu’ils puissent donner à la caisse de grève. Un appel à soutenir financièrement la grève est d’ores et déjà relayé par Ken Loach, Olivier Besancenot (NPA), Nathalie Arthaud (LO), François Ruffin (député France insoumise)… mais aussi des organisations politiques : le NPA, le PG (Mélenchon), ANTARSYA, ainsi que des organisations syndicales comme Solidaires, la CGT ministère du Travail… (Voir la tribune publiée dans la presse française : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/230718/depuis- 100-jours-150-facteurs-des-hauts-de-seine-se-battent-contre-la-deshumanisation).

Les postiers ont besoin de récolter 150 000 euros d’ici la fin du mois d’août.

Des organisations en dehors de la France ont commencé à donner à la caisse de grève, comme par exemple le Mouvement pour le socialisme (MPS) de Suisse.

Comité de grève des postiers du 92 et SUD poste 92

Pour adresser vos dons

  • https://www.lepotcommun.fr/pot/be0v4537 (en anglais et en castillan) – https://www.lepotcommun.fr/pot/kgmfkl66 (en français)
  • chèque à envoyer à l’ordre de SUD Poste 92, avec la mention « solidarité grévistes » au dos, à Sud Poste 92, 5 rue Jean Bonal, 92250 La Garenne-Colombes, France
  • envoyez un mail à sud-poste-92@wanadoo.fr si vous voulez payer par virement bancaire.

Vous pouvez télécharger ici la lettre au format pdf en français, allemand et italien.