Nous reproduisons ci-dessous l’intervention d’un membre du Cercle La brèche et du Mouvement pour le socialisme (MPS) en occasion du rassemblement en solidarité au peuple grec, qui à eu lieu mercredi 11 février à la place de la Palud à Lausanne. L’accent est mis principalement sur les attaques subies par le peuple grec, sa mobilisation en défense de ses droits fondamentaux, son rapport avec le gouvernement Syriza; ainsi que sur les formes de solidarité avec sa lutte qu’il faut mettre à l’ordre du jour partout dans le monde.
Vous pouvez aussi télécharger le tract distribué, qui reproduit un texte de Petros Tsagaris, publié dans le quinzomadaire de la Gauche ouvrière internationaliste (acronyme grec DEA, une composante importante de la Plateforme de gauche au sein de Syriza), le 4 février 2015, dont Tsagaris est un des rédacteurs. Le texte a été traduit et publié par la rédaction du site alencontre.org, le 9 février 2015)
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Chères et chers, ami-e-s et camarades,
Le MPS est solidaire à la lutte du peuple grec visant à renverser définitivement le pouvoir de la Troïka. Merci aux organisateurs pour avoir pris cette initiative de solidarité internationale qui est indispensable dans l’actuelle phase politique en Grèce. Nous nous associons aux intervenants suivant quant à la dénonciation de la crise humanitaire grec et à l’analyse sur la dette illégitime. Nous voulons ici poser quatres éléments qui nous semblent importantes afin de mener une solidarités internationaliste réelle dans le semaines et mois à venir :
- L’attaque contre les travailleurs et les masses populaires grecs est conduite aujourd’hui par la Banque centrale européenne et les gouvernements de l’UE, quelles que soient leurs déclarations. De fait, ils prennent le relais du gouvernement Samaras et de la Nouvelle Démocratie, battus dans les élections. La nécessité d’un vaste mouvement de solidarité à l’échelle européenne se fait d’autant plus sentir étant donné cette situation. Dans cette opération d’attaque, les banques suisses ou installées en suisse ont joué un rôle en facilitant les sorties de capitaux depuis longtemps.
- Le gouvernement de Syriza jouit d’un appui énorme. Le dernier sondage sérieux indique un appui de 73% de la population à la politique de Tsipras face à l’UE. Et le sondage indique aussi que si des élections se déroulaient actuellement, Syriza obtiendrait une majorité beaucoup plus ample.
- La force de ce gouvernement réside dans le soutien populaire. Ce qui s’est déjà concrétisé lors de la manifestation du 5 février et celle qui doit se dérouler aujourd’hui. Sans cette mobilisation populaire, et sans la solidarité internationaliste réelle, le risque existe que les pressions brutales du conglomérat des banquiers, des assureurs et des industriels, relayés par les institutions européennes, obligent le gouvernement à «reculer». Ce qui signifie concrètement ne pas pouvoir répondre ou ne pas répondre à certains besoins élémentaires de la population, comme le salaire minimum ou les soins de santé. Car toute dépense pour payer une dette frauduleuse, illégitime, implique une restriction sur les dépenses sociales.
- La mobilisation des masses populaires en Grèce est décisive aussi bien pour lutter contre la corruption massive des partis clientélaires, que ce soit la ND ou les prétendus socialistes du Pasok, que pour mener de vraies enquêtes avec l’action directe des employés des banques ou autres institutions sur l’évasion des capitaux ou la fraude fiscale. Cette mobilisation sera d’autant plus forte si elle est accueillie et soutenue dans tous les pays d’Europe, pas seulement ceux du sud, mais aussi en Allemagne, un pays où 8 millions de salariés gagnent moins de 700 euros, soit 700 francs, par mois. Quant à la dette historique de l’Allemagne nazie face au peuple grec, les historiens allemands ont une obligation morale de fournir le maximum d’informations au résistant Manolis Glezos, nommé à la tête de la commission d’enquête. C’est aussi une forme de solidarité.
Il y en a d’autres, c’est à nous de les développer, de les inventer, de les imaginer. Nous sommes ici pour cela aussi. C’est ce que le MPS tente de faire, entre autres avec son site alencontre.org, qui depuis des années informe sur les luttes du peuple grec.
Mouvement pour le socialisme (MPS), Lausanne, 11 février 2015.