Conférence-débat
Allemagne : qu’est-ce que PEGIDA?
Un mouvement contre les musulmans et l’islam au nom de « l’Europe chrétienne »
Intervention
de
Manuel Kellner
Activiste antifasciste de Francfort et rédacteur du journal SoZ
> Lausanne · mardi 3 mars
17h15 · Université Géopolis · salle 2235
Affiche en pdf
> Fribourg · mercredi 4 mars
17h15 · Université de Miséricorde · salle 3023
Tract en pdf
Cette conférence-débat est organisée par les Cercle La brèche (UNIL et UNIFR), avec le soutien du site alencontre.org, le groupe Regard Critique (GRC-Unil) et solidaritéS-Vaud.
Entrée libre.
L’Université est étrangère à cet événement.
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En octobre 2014 un mouvement portant le nom de Pegida a pris de l’ampleur en Allemagne. Les Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes (c’est-à-dire les Européens patriotiques contre l’islamisation de l’Occident») défilaient de plus en plus nombreux dans les rues de Dresde, avant d’être imités, avec moins de succès, dans d’autres villes allemandes. Ses revendications? L’obligation des étrangers à «l’assimilation», des attaques frontales contre le droit d’asile, la «protection» de ladite culture «judéo-chrétienne» ainsi que la «libération» du langage par rapport aux questions de genre et sur l’islam.
Au sein de Pegida, différentes mouvances de l’extrême droite allemande sont présentes. S’il s’est passablement délégitimé ces dernières semaines et que des contre-manifestations massives se sont succédé en Allemagne, la cristallisation d’un racisme latent contre les «musulmans» se fait sentir. Il cible les Allemands d’origine turque ainsi que les réfugié·e·s, entre autres de Syrie.
Que signifie l’existence de ce mouvement dans un pays présenté comme le gagnant de la crise? Quelles sont les réalités sociales et les malaises cachés d’un pays dont les élites mènent une guerre sociale en Europe, en particulier contre le nouveau gouvernement grec? Un pays dont 8 millions d’habitant·e·s (soit 10% de la population) vivent avec 700 euros par mois et qui connaît une précarisation du droit du travail.
Les tueries des 7 et 9 janvier à Paris ou les assassinats du 14 février à Copenhague encouragent l’expression ouverte de mouvements qui affirment que le «problème» actuel en Europe est la présence de musulmans. Une réalité qui se traduit en Suisse par le lancement d’une initiative contre le port de la burqa (soit la volonté d’inscrire dans la constitution une interdiction vestimentaire contre au maximum quelques dizaines de femmes) ou encore les menaces contre la mise en place d’un centre «islam et société» à l’Université de Fribourg (voir ci-bas).
Le débat avec Manuel Kellner, militant antiraciste, nous permettra, en partant de la situation en Allemagne, d’aborder ces questions.
Université de Fribourg
L’UDC attaque le centre d’études “Islam et Société”dans sa campagne islamophobe et xénophobe
Le centre d’études “Islam et Société”, lié à la faculté de théologie, a débuté son activité à l’Université de Fribourg le 1er janvier 2015. Son origine tient principalement à l’intérêt soulevé en 2009 par la question du conseiller national Huguers Hiltpold (PLR, GE). Il était alors question de créer une “filière de formation des imams en Suisse”. Les autorités chargèrent la Conférence universitaire suisse d’évaluer cette demande. Le choix de l’Université de Fribourg émergea rapidement en raison de « l’expertise » et des « compétences » de sa faculté de théologie tout comme de sa situation bilingue.
Le centre d’études “Islam et Société”, dont les contenus de sa future formation n’ont pas encore été élaborés, est déjà la cible des discours islamophobes de l’UDC. Une motion parlementaire (qui a reçu 52 voix favorables contre 38 en octobre 2014) exige de mettre un terme à toute formation d’imam. Le parti de la droite dure a résolu le 28 janvier dernier de lancer une initiative visant à ce que « la Constitution cantonale soit modifiée afin d’introduire une base légale n’autorisant par la création d’un Centre islam et société et empêchant ainsi qu’une quelconque formation étatique d’imams soit instaurée ».
Au vu de ce développement, dans un contexte international qui nourrit autant l’islamophobie que toutes sortes d’amalgames, il est indispensable de combattre cette initiative discriminatoire. Le Cercle La brèche participera et soutiendra les initiatives allant en ce sens.
Cercle La brèche · UNIFR