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Education et formation Journal La brèche

Parution du Journal La brèche n. 6 (février 2013)

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Le journal en format pdf

Sommaire

DOSSIER

• Êtes-vous prêts à vous endetter pour financer vos études? p. 1

• Résistances contre la hausse des taxes à l’EPFL p. 2-3

• Hausse des taxes: mythes et réalités p. 4-6

ACTIVITÉS

• Référendum contre la révision de loi ­fédérale sur l’asile p. 6

• Pétition autour de la nouvelle Loi sur ­l’­Université à Fribourg p. 6

• Campagne de solidarité avec les réfugié·e·s de Syrie p. 6

NOTES DE LECTURE

• Université Inc. p. 7

• Black and Red p. 7

AGENDA

Week-end de discussions p. 8

Editorial

À ce jour, la Banque Cantonale du Valais est un des rares établissements financiers à proposer une offre de crédit spécifique pour le financement des études – à l’exception des prêts cantonaux. Il s’agit en effet d’un marché de niche car les frais d’inscription sont encore relativement bas par rapport aux autres pays. La plupart des étudiant·e·s parviennent à subvenir à leurs besoins que ce soit par le soutien familial ou par l’engagement dans une activité rémunérée parallèlement aux études; une proportion plus restreinte bénéficie également d’une bourse. Le relèvement des taxes déjà en vigueur dans plusieurs universités et écoles polytechniques laisse toutefois entendre que ce marché du crédit, très lucratif, est voué à prendre une certaine ampleur durant les années à venir et sera proposé bientôt par d’autres banques. La marchandisation des études implique en effet que chaque étudiant·e soit amené à investir dans son «capital humain» plusieurs milliers de francs à «rentabiliser» plus tard dans l’exercice d’une activité professionnelle «bien» rémunérée.

D’où l’intérêt de comprendre ce qu’implique, pour un·e étudiant·e, la contraction d’un prêt. La Banque Cantonale du Valais (BCVS) estime nécessaire l’emprunt de 20’000 CHF par année pour financer un·e étudiant·e dont le budget est d’environ 1700 CHF par mois. Cela équivaut à emprunter 90’000 CHF pour trois ans de Bachelor et deux ans de Master. Il se peut qu’en travaillant l’étudiant·e en question puisse réduire le montant du prêt, mais la marge de manœuvre est néanmoins très restreinte: un nombre d’heures travaillées trop élevé risque en effet de mettre en péril la réussite des études, avec pour conséquence la nécessité de négocier un nouvel emprunt.

La BCVS propose un taux d’intérêt «préférentiel» de 3,5% (en sus d’une commission trimestrielle de 0,25%). La durée du crédit est limitée à 10 ans à partir de la fin des études. Une fois la formation terminée avec succès, l’étudiant·e peut convenir par exemple de rembourser son emprunt en payant 750 CHF par mois, soit 9’000 CHF par an. L’ensemble des intérêts capitalisés devant être remboursés à la banque (calculés d’après un taux de 3,5%) constituent un total d’environ 15’700 CHF durant l’ensemble de cette période. L’endettement qui se développera suite au relèvement des taxes universitaires est donc susceptible de dégrader très clairement les conditions de vie des étudiant·e·s et de leurs familles – à l’exception des plus «fortunés» pour qui ces montants sont dérisoires. Les futur·e·s diplômé·e·s seront amené·e·s à accepter n’importe quel travail pour éviter la moindre période de chômage, ce qui compromettrait la restitution planifiée du prêt contracté.

D’où l’importance de lutter ensemble contre le relèvement actuel des taxes. C’est pourquoi le Cercle La brèche a décidé de s’engager dans ses différentes activités (cercles de lecture, récoltes de signatures, manifestations, etc.) contre la marchandisation des études.

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