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Journal La brèche

Parution du Journal La brèche n. 5 (novembre 2012)

Le journal en pdf

Sommaire

•  Editorial p. 1

• QUÉBEC Un débat nécessaire sur la démocratie et la violence p. 2

• SUISSE Halte à la négation des droits sociaux et politiques des réfugiés! p. 3

• GENÈVE Restriction du droit au travail pour les étudiants de nationalité étrangère p. 3

• FRIBOURG / FREIBURG Pétition des étudiant·e·s pour une Université démocratique, plurielle et égalitaire p. 4 / Petition der Studierenden für eine demokratische, vielfältige und egalitäre Universität p. 4

• CERCLES DE LECTURE Approprions-nous les armes d’une critique de cette société! p. 4

Editorial

La bataille contre la révision de la Loi fédérale sur l’asile (LAsi) vient de démarrer et s’annonce très dure. Un comité référendaire s’est constitué pour récolter les 50’000 signatures nécessaires afin de contester la révision d’une loi qui restreint drastiquement la possibilité d’obtenir le statut de réfugié en Suisse tout en précarisant les conditions de vie des requérant·e·s. Pire, ces nouvelles dispositions introduisent, de fait, un état d’exception permanent pour les demandeurs d’asile dont différents droits sont niés ou fortement restreints. Un autre élément important est à souligner: le Conseil fédéral a utilisé la législation d’urgence pour faire passer ces nouvelles mesures. Elles sont donc entrées en vigueur, début octobre, en l’absence de tout débat. L’exécutif fédéral prétendit que le caractère provisoire, limité à trois ans, de ces nouvelles dispositions était une garantie suffisante. Or, il ne fait aucun doute que cette façon d’agir remplit un double objectif: tester un certain nombre de pratiques dans le but de les généraliser ensuite ainsi que constater l’étude de la marge de manœuvre dont l’Etat dispose.

Jusqu’ici un certain consensus régnait dans la constellation hétéroclite de la gauche et des organisations de défense des droits humains sur le fait de lancer un référendum contre les atteintes au droit d’asile. On peut discuter sur la qualité de ce consensus ainsi que sur l’étendue de l’engagement des différentes composantes de cette constellation. Cependant, la décision de la direction du Parti socialiste suisse (PSS) et d’Amnesty International de ne pas s’associer au référendum est une fissure qui n’est pas sans conséquence. Elle limite, d’un côté, l’assise de ceux et celles qui se battent pour les droits fondamentaux des requérant·e·s d’asile et, de l’autre, diminue encore plus le seuil de ce qui est considéré comme «inacceptable». Une telle configuration ne peut, en fait, que légitimer davantage les discours xénophobes tenus par une large majorité de l’establishment politique ainsi que dans l’appareil d’Etat. Nul doute que cela facilitera le travail des praticiens du «renvoi» placé sous la houlette de la «socialiste» Simonetta Sommaruga, responsable du Département fédéral de justice et police (DFJP).

Le président du PSS, Christian Levrat, argumentant contre le référendum, se demande « s’il faut combattre une loi d’une durée limitée à trois ans» (TdG, 10 novembre 2012) étant donné que, de toute façon, de nouvelles révisions sont prévues dans les années à venir. L’échec assuré du référendum dans les urnes – ce qui ne fait aucun doute mais ne remet nullement en cause la nécessité de faire un tel référendum – nécessité, selon lui, de songer à l’élaboration de nouveaux instruments de lutte. Auxquels pense-t-il? Assurément pas à une condamnation sans appel des pratiques des membres de son parti lorsqu’ils sont placés à des postes de responsabilités. Il mentionne par contre le lancement d’une initiative populaire. Etrange argument: contester un référendum qui n’aboutira pas en lui opposant une initiative, dans un futur indéterminé, dont les chances de succès sont tout autant incertaines…

Dans ce contexte difficile, le Cercle La brèche a décidé de s’engager activement dans la récolte des signatures. Nous estimons que les enjeux de ce combat ne se limitent pas au seul droit d’asile. Nous sommes, en réalité, face à un déni des droits fondamentaux, lesquels sont attachés à tout individu. Il ne fait aucun doute qu’une absence de riposte ici affaiblira les batailles futures pour des droits égaux, pour les droits des travailleuses et des travailleurs, pour les droits sociaux. En outre, les pratiques autoritaires et le large champ «d’expérimentation» que s’octroie le Conseil fédéral ne se limiteront pas à l’asile.

Ici comme ailleurs en Europe, il faut se battre contre l’austérité, les mesures autoritaires et les dénis de droits!

Nous organisons régulièrement des stands aux universités dans lesquelles nous sommes actifs. Contactez-nous!

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