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L’Autre Davos – Féministe, solidaire, combatif – Zurich 12-13 janvier 2017

Le World Economic Forum (WEF) a lieu en janvier à Davos. Cette rencontre réunit les plus puissants «dirigeants de l’économie», des politicien(ne)s influent(e)s, ainsi que des responsables d’institutions internationales comme le FMI, l’OMC ou la BCE. Les organisateurs(trices) et participant(e)s essaient de montrer au public qu’ils s’intéressent sérieusement à la résolution de problèmes sociaux. En tant que représentant(e)s de l’ordre économique et social capitaliste, ils sont cependant à l’origine de la pauvreté quotidienne et de l’oppression.

Pour présenter une alternative au WEF, le Mouvement pour le Socialisme (MPS) organise les vendredi 12 et samedi 13 janvier 2018 à Zurich un forum alternatif, l’Autre Davos.

Cette année, l’Autre Davos 2018 mettra au centre des discussions sur le rôle des femmes dans les luttes sociales dans différentes régions de monde. «Ni Una Menos» en Argentine est un mouvement féministe qui, depuis 2015, a rassemblé des dizaines de milliers de femmes dans des manifestations  contre toutes formes de violence envers les femmes sous la bannière «Pas une de moins».

Depuis, ce mouvement de protestation inspire des femmes dans différentes régions du monde. Leurs revendications ont essaimé dans des mouvements de masse comme «Non Una de Meno» en Italie. Cela a eu un effet en Pologne sur «Black protest» qui organise la résistance  contre une interdiction totale de l’avortement. Cela a influencé la Marche des femmes aux Etats-Unis quoi a mis en branle les nombreuses protestations qui ont suivi l’élection de Trump. Ces mouvements de masse indiquent le rôle pionnier des femmes et des revendications féministes dans les luttes sociales. Dans la culture populaire aussi, par exemple dans des chansons de pop stars, le féminisme semble devenir branché. On a même parlé d’un printemps féministe.

Simultanément, à l’inverse, des tendances et des actions antiféministes sont à l’ordre du jour suite à un glissement à droite dans l’ensemble du monde. De façon contradictoire ces forces réactionnaires essaient d’exploiter des arguments féministes pour légitimer leurs traques et agressions racistes et antimusulmans.

A l’Autre Davos 2018, nous voulons éclairer ensemble pourquoi des perspectives féministes représentent un potentiel si important dans les luttes sociales. Faut-il les comprendre plutôt comme une réaction au glissement à droite ou plutôt comme une révolte contre les structures patriarcales qui persistent? De plus, nous questionnerons de façon critique s’il est raisonnable de parler d’un regain féministe mondial. La discussion avec les intervenant(e)s est pour nous centrale afin de comprendre, à la lumière de leurs expériences militantes,  pourquoi les revendications féministes ne peuvent offrir une alternative solidaire et combative au patriarcat et au capitalisme qu’en se combinant avec des perspectives antiracistes, anticapitalistes et internationalistes.

L’objectif de l’Autre Davos est d’opposer au réseau des dominants nos idées solidaires et notre organisation collective depuis le bas. Nous voulons rassembler des militant(e)s de différents mouvements sociaux et de différentes origines politiques dans différentes parties du monde pour échanger avec elles/eux pour pouvoir finalement élaborer des perspectives communes et des impulsions pour un monde solidaire.

Nos invité(e)s viennent cette année d’Argentine, des Etats-Unis, d’Italie, de France, d’Allemagne, d’Algérie et de Suisse :

Lucia Striller, militante de Ni Una Menos de Buenos Aires et membre de l’organisation socialiste La Caldera (Chaudière)
Sherry Wolf, militante de l’ISO (International Socialist Organization) aux Etats-Unis
Zohra Moussaoui, militante féministe d’Algérie et membre de Parti Socialiste des Travailleurs
Violaine L’île, membre du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) en France
Eliana Como, syndicaliste et militante de Sinistra Anticapitalista en Italie
Katharina Pühl, collaboratrice de la fondation Rosa Luxemburg de Berlin

La conférence se tiendra au Volkshaus à Zurich avec des traductions en français, en allemand et en anglais. De plus, le samedi une garderie d’enfants sera organisée pendant la conférence dans la maison de jeu sur l’aire de la chancellerie. Pour clore le programme, une fête de solidarité est organisée avec un repas au Provitreff à Zurich.

Pour le transport depuis la Suisse romande, inscrivez-vous en écrivant à geneve@breche.ch, vaud@breche.ch ou fribourg@breche.ch avant le 8 janvier 2018.

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Programme

Vendredi soir, plénière: Féminisme et racisme antimusulman
19:00-21:30

Chacun connaît les stéréotypes de jeunes hommes arabes violents qui viennent en Europe soi-disant pour voler, agresser sexuellement des femmes et commettre des attentats terroristes. Les média relaient les campagnes de dénigrement des partis de droite qui conforte une image islamophobe dans la société. Les représentants de droite argumentent souvent au nom du droit des femmes afin de légitimer d’autres agressions contre les réfugiés, en particulier contre les Musulman(e)s. Par opposition, ils présentent la culture « occidentale » comme progressiste et émancipatrice. >> Lire plus

Samedi, workshops 1
10:30-13:00

Ni Una Menos – La lutte contre les violences envers les femmes en Argentine (Salle blanche)

500’000 personnes manifestèrent en Argentine en juin 2015 dans la rue sous le mot d’ordre   « Ni Una Menos » (Pas une de moins). Elles protestèrent contre toute forme de violence envers les femmes. Depuis cette mobilisation, un mouvement large qui veut lutter fondamentalement contre l’oppression des femmes s’est développé dans la durée. >> Lire plus

Fémonationalisme – la droite et son douteux combat pour les droits des femmes (Salle verte)

A première vue, il est surprenant que des femmes comme Marine Le Pen en France ou Alice Weidel en Allemagne se trouvent à la tête de partis d’extrême droite, car les représentations sexistes et les revendications antiféministes sont profondément ancrées  dans les mouvements de droite et dans leur propagande. Soudainement, Le Pen, Weidel et consorts s’emparent de débats pseudo-féministes dans le champ de bataille idéologique, avec le prétendu « choc des cultures » typique de l’extrême droite. >> Lire plus

Who cares? Soignant(e)s et assistant(e)s protestent! (Salle 20)

Les domaines de la santé et de l’assistance sont un champ de conflit central dans chaque société capitaliste parce que les besoins des patients et des employés sont en opposition radicale avec ceux  des acteurs capitalistes privés, avant tout les assureurs maladie, les associations d’hôpitaux,  les crèches et l’industrie pharmaceutique. >> Lire plus

Lutte des femmes dans le syndicat et le mouvement féministe Non Una di Meno en Italie (Salle 22)

L’Italie est toujours dans une crise économique profonde. En particulier, les instituts financiers doivent être régulièrement sauvés de la faillite avec de l’argent public. Dernier exemple : le sauvetage de la banque ancestrale Monte di Paschi en 2017. Les sauvetages creusent des trous à hauteur de dizaines de milliards  dans les caisses de l’Etat et induisent, même 10 ans après de la crise économique du capitalisme, de nouveaux programmes d’austérité. >> Lire plus

Samedi, workshops 2
14:30-17:00

Droits des femmes et mouvements des femmes aux Etats-Unis sous Trump (Salle blanche)

Donald Trump montrait clairement son mépris des femmes et de leurs droits déjà avant son installation à la Maison Blanche. Dans sa campagne électorale, il parlait déjà de punir les femmes qui voulaient avorter. A côté de ces attaques concrètes contre les femmes, Trump se faisait aussi remarquer par d’innombrables propos sexistes. >> Lire plus

Contre le néolibéralisme et la réaction religieuse : luttes sociales et féministes en Algérie (Salle verte)

Le régime gérontocrate et autoritaire en Algérie, incarné par l’octogénaire Abdelatif Bouteflika, traverse une crise politique profonde, qui s’exprime dans les luttes entre les différents camps de la classe dominante corrompue et dans la détérioration de la situation économique. >> Lire plus

Care et migrations (Salle 20)

Elles viennent en Suisse pour quelques mois par année et habitent sur leur lieu de travail. Disponibles 24 heures sur 24, elles fournissent à domicile des prestations de ménage et d’assistance pour des personnes nécessitant des soins. Connues aussi sous la dénomination de migrantes du care, ce sont des saisonniers « modernes », qui s’occupent de la prise en charge de personnes dépendantes. Elles pallient à des lacunes de prise en charge qui, auparavant, étaient assumées au sein de la famille au travers d’arrangements entre les générations et les sexes. >> Lire plus

Luttes féministes en Suisse (Salle 22)

Les discriminations sexuelles sont encore une caractéristique centrale du capitalisme suisse. Les inégalités entre hommes et femmes s’observent non seulement dans la persistance de l’inégalité salariale pour un même travail, mais aussi dans les conditions de travail généralement précaires qui prédominent dans les professions « typiquement féminines ». >> Lire plus

Samedi soir, plénière:

Un développement féministe international contre la désolation politique?
18:00-20:00

Cela ne s’annonce pas très bien. Pour toute personne qui tient à la solidarité et à la justice, cela peut devenir franchement inquiétant. Donald Trump est président des USA depuis début 2017. Il personnifie le sommet de l’iceberg de la droite et, en plus de scandales politiques et de la justification des agressions sexuelles, il a déjà commencé à envisager une guerre nucléaire. Dans presque tous les pays européens, nous assistons à l’essor de mouvements politiques de la droite populiste et même de groupes ouvertement d’extrême droite. Ils accèdent au parlement, se mêlent aux technocrates néolibéraux pour pousser au démantèlement de la sécurité sociale et attaquer nos salaires. >> Lire plus