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Italie. Stop aux entraves sur l’IVG et aux violences contre les femmes

Le 28 septembre des milliers de femmes appelées par le mouvement Non una di meno ont manifesté dans une trentaine de villes italiennes contre les attaques en matières d’interruption de grossesse. Cette pratique est garantie par la loi 194. Approuvée en 1978, elle devrait en effet garantir l’avortement légal (y compris par l’administration du médicament RU486) et dans de bonnes conditions garanties par le service public.

Toutefois, la possibilité de l’objection de conscience pour le personnel infirmier et médical entrave de plus en plus son application. En Italie, on dénombre 70% d’objecteurs de conscience parmi les gynécologues. Au sud de Rome et en Sicile ce pourcentage peut atteindre le chiffre dramatique de 90% et les rares gynécologues qui effectuent l’avortement légal sont souvent au seuil de la retraite ou engagé(e)s avec des contrats à durée déterminée. L’objection de conscience n’a rien à voir avec des convictions catholiques ou des « problèmes de conscience ». En effet, elle est souvent utilisée pour des raisons de carrière ou comme prétexte pour diminuer la charge de travail du personnel de santé.

La contestation face à l’énième attaque contre le droits de femmes a pris des formes très différentes : des cortèges de plus de 1000 personnes à Lecce, Milan, Rome et en Sicile ; des rassemblements devant des Hôpitaux ; des sit-in devant les sièges des quotidiens tels que le Corriere della Sera qui avait tenu des propos misogynes à propos de violences sexistes perpétrées dans le pays; d’autres sit-in et flash-mob, etc.

La présence majoritaire des jeunes femmes parmi les manifestantes peut s’expliquer facilement par la nature des revendications avancées par les manifestantes : un droit à l’avortement pout toutes les femmes, le droit de disposer librement de son propre corps et le refus de toutes formes de violence à l’égard des femmes. Cela n’a rien à voir avec l’initiative lancée par la CGIL, la plus grande centrale syndicale de gauche italienne, qui a appelé à la mobilisation autour des mêmes revendications pour le surlendemain avec le but de couper l’herbe sous les pieds au réseau Non una di meno. Or, cette manifestation syndicale a connu une très faible participation avec très peu de jeunes femmes dans la rue…

Les manifestations du 28 septembre sont le résultat de la mobilisation ininterrompue du réseau Non Una di Meno qui, depuis l’automne dernier, a organisé des très importantes mobilisations contre les violences à l’égard des femmes et les coupes dans les budgets alloués aux Centres antiviolence. Non Una di Meno poursuit d’autres objectifs discutés en séances thématiques lors de rencontres nationales. Une assemblée nationale du réseau est prévue le 14-15 octobre à Pise et une mobilisation nationale aura lieu le 25 novembre dans le cadre de la journée mondiale contre la violence à l’égard des femmes. Un mouvement à suivre !

Cette contribution a été envoyée par une militante active dans les luttes féministes en Italie.