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Conférence avec José Ancalao sur le mouvement étudiant chilien

José Ancalao est porte-parole de Fédération mapuche des étudiants et membre de l’exécutif la Confech (Fédération des étudiants de l’Université du Chili)

Chili: quand le mouvement des étudiants bouscule gouvernement et société

– à l’Université de Genève le mardi 22 novembre 2011, 18h15, Uni Mail, salle MS 130 (sous-sol)

– à l’Université de Fribourg le mercredi 23 novembre 2011, 17h30, Miséricorde, auditoire 3119

Depuis des mois, les étudiant·e·s universitaires et du secondaire sont mobilisés au Chili pour revendiquer un système d’éducation qui soit gratuit et de qualité, accessible à tous et à toutes. Depuis la période de la dictature de Pinochet (1973) – et par la suite (de 1990 à 2010) sous la Concertation – le système d’éducation a subi un processus de privatisation. Les dépenses pour les études n’ont cessé d’augmenter. Le système d’éducation est devenu un «centre de profits» comme le qualifient les organisations étudiantes. La sélection sociale est brutale.

L’audience de la mobilisation étudiante – qui a réuni des centaines de milliers de manifestants – n’a cessé de croître. La jonction s’est établie aussi bien avec les organisations de parents que le mouvement syndical. La revendication de la nationalisation des mines de cuivre pour financer le secteur de l’éducation est très populaire.

Les derniers sondages d’opinion et l’expérience d’un référendum auto-organisé indiquent que 80% de la population soutient les revendications des étudiant·e·s. Pourtant, le gouvernement du richissime homme d’affaires Sebastián Piñera se refuse à négocier réellement avec les représentant·e·s des étudiant·e·s du secondaire ou des universités. Sa réponse : une répression brutale, des menaces (elles n’ont pas fait reculer le mouvement) et l’élaboration d’une loi répressive encore plus dure que celle qui est issue, pourtant, de la période dictatoriale.

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José Ancalao représente les étudiants Mapuches. Les Mapuches subissent, depuis des siècles, sous diverses formes, un régime d’oppression et de répression. Leurs luttes égrènent l’histoire du Chili. Pedro Cayuqueo, dans la revue chilienne Clinic, le 27 octobre 2010, soulignait le renouveau de la mobilisation mapuche : «La voix mapuche, dans l’actuel Chili conservateur, est une voix riche de modernité et d’avenir. Une voix qui renvoie, pour qui veut bien l’écouter, à des débats de tout premier ordre dans le concert international : multiculturalisme, approfondissement de la démocratie, citoyenneté et interculturalité, décentralisation du pouvoir et nouvelles formes de représentation sociale et politique, modèles de développement et impact de ces derniers sur l’humanité et sur la planète.» Il soulignait la montée en nombre de jeunes Mapuches dans les universités de Concepción, de Valdivia, d’Osorno et de Puerto Montt, ainsi que de Santiago et de Valparaíso.

Ces milliers d’étudiants Mapuches, aux côtés de milliers de jeunes des communautés rurales, refusent aujourd’hui la perpétuation du paternalisme et de l’assistanat, combinés avec les menaces et la répression.

Ils revendiquent leurs droits présents et historiques. La CONFECH a réservé une place dans son exécutif à la Fédération mapuche des étudiants. José Ancalao en est le porte-parole.

Dès lors, il pourra nous expliquer à la fois les raisons et la dynamique de la mobilisation étudiante et la place, en son sein, des étudiants Mapuches. Une voix que l’on entend trop peu ici. Une voix qu’il faut, dès lors, écouter avec attention, afin que la solidarité se renforce.

Organisé par les Editions Page deux ; le site-revue A l’Encontre.org ; le Cercle étudiant La Brèche.

Cet événement bénéficie du soutien de la CUAE.

L’Université de Genève est étrangère à cette manifestation.