En Grèce, de longues luttes sociales ont débouché, en janvier 2015, sur l’élection du gouvernement de Syriza. Elle a fait naître l’espérance que le gouvernement d’Alexis Tsipras allait s’opposer au diktat austéritaire de l’UE, de la Banque centrale européenne et du FMI. Malheureusement, en quelques mois Syriza a déçu ces espoirs. Alexis Tsipras a trahit le mouvement populaire contre l’austérité et la volonté populaire qui, à une forte majorité, s’était décidée contre les nouvelles mesures imposées par la troïka. Depuis juillet 2015, le gouvernement de Syriza fonctionne comme exécuteur docile de ce que lui prescrivent UE, BCE et FMI.
Au sein de Syriza, la «plateforme de gauche» a quitté Syriza après cette capitulation. En septembre 2015, ces forces de gauche (parmi elles la Gauche ouvrière internationaliste DEA) ont fondé un nouveau projet du nom d’Unité populaire. Dans quelle situation se trouvent aujourd’hui le mouvement grec contre l’austérité et l’Unité populaire?
Le spectre de la Grèce (effondrement des banques, leur sauvetage par l’Etat qui, endetté, coupe drastiquement dans la santé et les prestations sociales) hante l’Italie. Les analystes financiers s’accordent à penser que les banques italiennes sont au bord de l’implosion. Une conséquence en serait une accentuation de la crise de la société italienne, en particulier dans le contexte d’instabilité politique ouvert par le rejet de la réforme constitutionnelle et la démission du gouvernement Renzi.
Que peut opposer la gauche aux attaques de la classe dominante contre les conditions de vie et de travail des salarié·e·s? A quoi ressemblent les rapports de forces politiques en Italie? Quelles leçons les activistes italiens peuvent-ils tirer d’un échange sur la situation grecque?
Avec Ioanna Gaitani, militante grecque de l’organisation Deport Racism, membre de la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), et ancienne députée au parlement de Syriza,
et Antonello Zecca, militant de Sinistra Anticapitalista en Italie.
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