AD 2018 – Lutte des femmes dans le syndicat et le mouvement féministe Non Una di Meno en Italie

Salle 22, samedi 10h30-13h00

L’Italie est toujours dans une crise économique profonde. En particulier, les instituts financiers doivent être régulièrement sauvés de la faillite avec de l’argent public. Dernier exemple : le sauvetage de la banque ancestrale Monte di Paschi en 2017. Les sauvetages creusent des trous à hauteur de dizaines de milliards  dans les caisses de l’Etat et induisent, même 10 ans après de la crise économique du capitalisme, de nouveaux programmes d’austérité.

En automne 2017, le gouvernement Gentiloni (du Partito Democratico) a lancé de nouvelles attaques politiques et sociales contre les salariés, qui visent en particulier le droit de grève, la protection contre les licenciements pour les employés du secteur public et l’âge de la retraite.

Il n’y a pas eu de large réaction du côté des syndicats et des mouvements sociaux. Par contre,  d’autres secteurs de la société se sont mobilisés au cours de ces dernières années. S’inspirant du mouvement des femmes Ni una menos  en Argentine, 300’000 femmes ont défilé à Rome le 26 novembre 2016 sous le même slogan Non una di menopour dénoncer les violences faites aux femmes. Depuis, le mouvement a continué à grandir. Le 8 mars 2017, des collectifs féministes ont appelé à une grève générale. Ainsi s’est développée une approche permettant de tisser des liens entre le mouvement contre les violences faites aux femmes et d’autres revendications sociales, politiques et syndicales.

Dans cet atelier, nous discuterons de ce qui serait nécessaire pour que les syndicats soient en mesure de donner une réponse combative aux politiques d’austérité menées depuis plusieurs années. La syndicaliste Eliana Como rendra compte de son travail à la FIOM (Federazione Impiegati operai metallurgici, le plus grand syndicat de la métallurgie en Italie) et des revendications avancées dans ce secteur très majoritairement masculin. Les femmes n’y représentent que 20 % du personnel. La plupart d’entre elles travaillent dans les secteurs à bas salaires, comme le travail à la chaîne et le montage.

Dans cet atelier, nous nous interrogerons dans quelle mesure une organisation syndicale spécifiquement féminine peut s’opposer à cette situation de travail précarisé. L’atelier portera également sur la question de savoir si des liens intersectionnels sont possibles entre travail syndical et mouvement féministe contre la violence faite aux femmes et quels efforts seraient nécessaires pour renforcer cette articulation.

Avec Eliana Como, syndicaliste à la FIOM et militante de Sinistra Anticapitalista en Italie.