Salle blanche · La politique des migrations aux frontières extérieures de l’Union européenne

Un élément clé des politique migratoires européenne est constitué de l’érection de murs, de barbelés et de prisons. Celui qui surmonte ces obstacles et réussit à entrer dans l’UE est très souvent expulsé. Celui qui ne meurt pas durant le voyage est souvent déporté vers des régions où sa vie sera en danger. Pendant ce temps, on parle de valeurs européennes, de culture de l’hospitalité et de tradition humanitaire.

Depuis 2015, les frontières sont fermées l’une après l’autre, le chemin vers l’Europe centrale et du Nord est sans cesse rendu plus difficile, le voyage devient plus dangereux. L’accord réactionnaire et contraire aux droits humains de l’UE avec la Turquie conclu en mars 2016, tout comme le système de Dublin, participent de cette politique visant à bloquer le plus possible de réfugié·e·s aux frontières extérieures de l’Europe. Celles et ceux qui parviennent cependant à entrer dans la forteresse Europe sont souvent concentrés dans des hotspot où l’on triera entre les «bons» et les «mauvais» migrant·e·s. Afin de contrôler le mouvement des migrant·e·s, l’UE exige de ces Etats frontaliers qu’ils agissent de la manière la plus répressive possible contre les réfugié·e·s. Le contexte de glissement à droite en Europe permet aux autorités de justifier politiquement, et renforcer encore plus, la répression aux frontières extérieures de l’UE.

Nous voulons analyser la politique de migration de l’UE à partir de ses frontières extérieures et invitons pour cela deux militantes de Grèce et de Hongrie. La Hongrie a attiré l’attention des médias dès l’été 2015 par la politique très répressive envers les réfugié·e·s menée par un gouvernement de droite dure. Comment s’explique le glissement à droite en Hongrie et quel rôle joue ce pays dans la politique migratoire européenne? En Grèce par contre, c’est un gouvernement prétendument de gauche qui gère les conditions catastrophiques dans lesquelles doivent vivre en Grèce les migrant·e·s. Quel rôle y joue l’UE et quels liens existent entre la résistance antiraciste et la lutte contre l’austérité ?

Avec Ioanna Gaitani, militante grecque de l’organisation Deport Racism, membre de la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), et ancienne députée au parlement de Syriza,
et Salomé Schärrer, militante de l’organisation Migszol en Hongrie et doctorante à l’Université Centre Européenne à Budapest.

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