Salle blanche · Faire barrage à la montée de la droite, partout!

Depuis l’éclatement de la crise économique mondiale de 2007-2008, nous vivons dans le monde entier, et particulièrement en Europe, un fort déplacement à droite de l’échiquier politique. Des partis politiques et des mouvements dont les programmes se basent sur le racisme, la haine des étrangers, et la glorification de soi-disant «valeurs anciennes» comme la famille se sont renforcés dans de nombreux pays. En Hongrie et en Pologne, de tels partis sont déjà au pouvoir. En Allemagne, en France, et en Grande Bretagne, ils ont un succès qui fait craindre l’adoption de nouvelles mesures autoritaires et un redoublement des attaques contre les droits sociaux et politiques. Dans ces pays, la social-démocratie s’aligne le plus souvent à cette pression de la droite et développe elle-même des programmes qui méprisent les droits et les besoins élémentaires des êtres humains. Ce n’est que sous la forme de petits embryons qu’existent des alternatives de gauche à la crise du capitalisme et à l’impasse d’un système capitaliste fondé sur l’exploitation et l’oppression.

Ce n’est guère étonnant que les «élites» autoproclamées parlent au WEF de Davos de leadership. En temps de crise les modèles de société qui redeviennent envisageables sont ceux qui s’appuient sur des pouvoirs forts, qui renforcent les hiérarchies sociales et qui se proposent de revenir sur les acquis sociaux du siècle passé.

En Grèce, malgré un gouvernement prétendument de gauche, les attaques contre la population salariée continuent à plein régime. La capitulation de Syriza fut et reste un coup sévère pour le mouvement contre les attaques sociales, politiques et économiques.

En France les attaques redoublent. Dans le nouveau code du travail néolibéral imposé par décret, on trouve beaucoup d’éléments qui doivent sembler déjà connus aux habitants de Suisse, d’Allemagne ou de Grèce. En Grande Bretagne aussi on constate des développements qui mettent en évidence le manque de réponses de la gauche. Le Brexit en référendum sous le signe de la droite réactionnaire est parvenu à lier dans l’esprit des gens crise économique et rejet de l’étranger.

Associés au «populisme» de droite, à la glorification de la famille comme noyau de la société, on observe toujours plus des attaques contre les droits conquis par les femmes. Tous ces phénomènes ne sont pas à considérer indépendamment les uns des autres. En outre, ils mettent en évidence que la gauche anticapitaliste et socialiste a raté l’occasion d’offrir ses propres réponses à des questions urgentes. Pour conclure L’Autre Davos nous souhaitons chercher ensemble à quoi devraient ressembler de telles réponses, à qui il incombe de les mettre en avant et comment on peut par ce moyen s’opposer à la montée de la droite.

Avec
Omar Raji, membre de la direction de la National Union of Students et militant de Workers’ Liberty
Philippe Poutou, candidat à la présidence du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA.
Magdalena Staroszczyk, une militante et greviste du mouvement “protestation noire” en Pologne
Emre Öngün, militant franco-turc, a membre de la direction de Ensemble
Ingar Solty, chercheur en sciences sociales de l’Institut d’analyse de la société de la Fondation Rosa Luxemburg.
Ioanna Gaitani, militante grecque de l’organisation Deport Racism, membre de la Gauche ouvrière internationaliste DEA,
Des militant·e·s du Mouvement pour le Socialisme MPS/BFS